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INFLUENCE DE L'INTENSITÉ D'UN SON SUR L'ESTIMATION DE SA DURÉE APPARENTE
par Geneviève Oléron
Une recherche antérieure effectuée avec P. Fraisse (3) portait sur l'influence de la vitesse d'un changement de l'intensité d'un son sur sa durée apparente. Les résultats ont.montré qu'une vitesse de variation plus grande diminue le temps apparent de la variation. Néanmoins un problème restait posé : l'influence constatée résulte-t-elle uniquement de l'effet perceptif provoqué par la vitesse de changement de l'intensité, ou bien un autre facteur n'intervient-il pas? La durée du son étant déterminée, l'intensité maximum était toujours la même dans le dispositif utilisé et les vitesses, plus ou moins grandes, de changement étaient obtenues en partant d'intensités plus ou moins faibles. Ainsi dans le cas d'une intensité initiale faible, le son perçu semblait avoir une intensité moyenne plus faible que dans le cas d'une intensité initiale plus forte. Cette différence d'intensité moyenne n'intervenait-elle pas?
Les recherches antérieures, qui ont étudié l'influence de l'intensité des sons sur l'estimation de leur durée, l'ont fait soit indirectement, soit dans des conditions différentes des nôtres. Elles utilisent des techniques de mesure autres que la méthode de reproduction, utilisée ici comme dans la précédente recherche. Elles ont pour objet l'estimation de durées très courtes qui font intervenir en premier lieu le rôle de l'intégration sensorielle.
L'étude de Lifshitz (6), la plus proche de la nôtre par son objet, propose une relation logarithmique, permettant d'exprimer la durée apparente, /, d'un son en fonction de la durée