Article original
Apport du traitement conservateur dans la prise en charge du prolapsus urogénital de bas grade. Le devenir après deux ansEffect of conservative treatment in the management of low-degree urogenital prolapse

https://doi.org/10.1016/j.annrmp.2007.11.002Get rights and content

Résumé

Introduction

L’objectif de notre étude était de déterminer l’effet du traitement conservateur (rééducation périnéale plus conseils d’hygiène de vie) dans la prise en charge d’un prolapsus urogénital en comparaison avec l’absence de traitement.

Matériels et méthodes

Quarante-sept patientes d’âge moyen 53,42 ± 11,01 ans adressées à notre consultation pour prolapsus urogénital (cystocèle stade I ou II) ont été randomisées en deux groupes : un groupe de femmes ayant reçu un traitement conservateur (GTC) et un groupe sans traitement (GST) où les patientes n’ont bénéficié d’aucune mesure thérapeutique.

Les résultats de la rééducation ont été appréciés par les éléments de l’examen cliniques, un bilan urodynamique et des échelles d’évaluation.

Résultats

Les résultats immédiatement après rééducation ont montré que la sensation de pesanteur pelvienne n’a persisté que chez cinq patientes (18,51 %) du GTC versus 14 patientes (70 %) du GST (p < 0,001).

Une amélioration des scores de l’échelle MHU a été aussi constatée dans GTC en comparaison avec le GST avec une différence significative. Une amélioration du score de Ditrovie a été notée.

La pression de clôture urétrale a passé de 54,4 ± 13,23 à 57,81 ± 12,8 cm H2O pour le GTC versus de 54,05 ± 12,18 à 52,95 ± 12,18 cm H2O dans le GST. L’enregistrement de la débitmétrie a montré une amélioration significative du débit urinaire maximal.

Ces résultats ont été maintenus deux ans après l’arrêt de la rééducation chez 20 patientes du GTC.

Conclusion

Le traitement conservateur peut être efficace chez la femme ayant un prolapsus urogénital de bas grade permettant une amélioration de la symptomatologie clinique et des paramètres urodynamiques. Ces résultats sont maintenus deux ans après l’arrêt de la rééducation.

Abstract

Objective

The objective of our study was to determine the respective effects of conservative treatment (pelvic muscle exercises plus advice on healthy living) and the absence of treatment in the management of urogenital prolapse.

Materials and methods

Forty-seven women (mean ± S.D. age: 53.42 ± 11.01 years) consulting for genital prolapse (grade I or II cystocele) were randomized into two groups: a conservative treatment group (CTG) and a nontreated group (NTG). The patients’ outcomes were rated according to several parameters; a clinical examination, the “Measurement of Urinary Handicap” (MUH) scale, urodynamic tests, the Ditrovie quality of life scale and patient satisfaction on a visual analogue scale (VAS).

Results

The immediate post-treatment results showed that pelvic heaviness persisted in only five patients (18.51%) in the CTG compared with fourteen (70%) in the NTG (p < 0.001). Furthermore, a significant improvement in the MUH scale score was noted in the CTG compared with the NTG. The Ditrovie score also improved. The maximum urethral closure pressure (MUCP) ranged from 54.4 ± 13.23 to 57.81 ± 12.8 cm H2O in the CTG versus 54.05 ± 12.18 to 52.95 ± 12.18 cm H2O in the NTG. Uroflowmetry revealed a significant improvement in the maximum flow rate. These benefits were maintained two years after cessation of the conservative treatment in 20 of the CTG patients.

Conclusion

Conservative treatment can be effective in the treatment of low-degree urogenital prolapse and enables the improvement of clinical symptoms and urodynamic parameters. The benefits were maintained two years after treatment cessation.

Introduction

Le prolapsus urogénital (PUG) est une entité anatomoclinique correspondant à la défaillance des systèmes de soutènement et de suspension des organes pelviens de la femme. Il peut être accompagné de troubles fonctionnels urinaires, qui constituent parfois le seul motif de consultation.

La prévalence des PUG reste mal connue car, d’une part, celui-ci peut être asymptomatique et, d’autre part, une minorité de femmes ayant des symptômes demandent le soin. Approximativement, 50 % des femmes développeront un PUG et seulement 10 à 20 % parmi elles demanderont un traitement [5]. Le traitement d’un PUG constitué demeure essentiellement chirurgical. L’apport de la rééducation à ces patientes est encore mal élucidé. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’effet du traitement conservateur (rééducation périnéale et conseils d’hygiène de vie) dans la prise en charge d’un PUG en la comparant à l’absence de traitement.

Section snippets

Population

Quarante-sept patientes, présentant un cystocèle stade I ou II associé ou non à un rectocèle stade I, ont été prospectivement recrutées et randomisées en deux groupes. Vingt-sept patientes ont bénéficié d’un traitement conservateur (GTC) et 20 patientes n’ont bénéficié d’aucune mesure thérapeutique (GST).

Ont été exclues de l’étude les femmes ayant un PUG aux stades évolués, des antécédents d’une chirurgie pelvienne ou une pathologie neurologique associée.

Aucune de nos patientes ne prenait un

Résultats

Notre population est constituée de quarante-sept patientes d’âge moyen de 53,42 ± 11,01 ans. Les facteurs favorisants observés étaient essentiellement le nombre élevé de gestation et de parité et la notion de manœuvres obstétricales (Tableau 1).

Initialement, nos patientes avaient une symptomatologie variée qui débutait depuis 26,53 ± 6,65 mois. Il s’agit essentiellement d’une sensation de pesanteur pelvienne dans 85,10 % des cas, d’une dysurie dans 76,59 % des cas, d’une pollakiurie dans 40,42 %

Discussion

Le PUG est une pathologie assez fréquente. La chirurgie des prolapsus de grade I et II est discutable et rarement envisagée. La rééducation peut améliorer certains symptômes urinaires chez la femme ainsi que sa qualité de vie.

Malgré la variété de la symptomatologie urinaire occasionnée par le prolapsus urogénital, peu de femmes consultent pour une prise en charge thérapeutique. La sensation de pesanteur pelvienne, les sensations de douleurs à la marche sont directement en rapport avec la

Conclusion

Le prolapsus urogénital de bas grade est un désordre qui entraîne une gêne clinique certaine, avec essentiellement une sensation de pesanteur pelevienne et une dysurie et un retentissement sur la qualité de vie de la femme. L’apport de la rééducation pelvipérinéale seule a été peu étudié.

Le traitement conservateur basé sur une rééducation périnéale associée à des mesures d’hygiène de vie peut être proposé à une femme ayant un PUG de bas grade (I et II).

Ce traitement permet une amélioration de

Cited by (39)

  • Efficacy of biofeedback on quality of life in stages I and II pelvic organ prolapse: A Pilot study

    2017, European Journal of Obstetrics and Gynecology and Reproductive Biology
  • Can Pelvic Floor Muscle Training Improve Sexual Function in Women with Pelvic Organ Prolapse? A Randomized Controlled Trial

    2015, Journal of Sexual Medicine
    Citation Excerpt :

    Seven randomized controlled trials (RCTs) have evaluated the effect of PFM training (PFMT) on sexual function in postpartum women [7–10], gynecologic cancer survivors [11], women with stress urinary incontinence [8,12], and in women with POP [13]. Although PFMT has been demonstrated to reduce severity of POP and improve bladder and bowel symptoms [14–17], there is currently a lack of knowledge regarding whether PFMT has an effect on sexual function [18]. The aim of the present study was to evaluate the effect of PFMT on sexual function in women with POP, including frequency of sexual intercourse, sexual satisfaction, ability to orgasm, and other issues women reported as affecting their sex life.

  • Individualised pelvic floor muscle training in women with pelvic organ prolapse (POPPY): A multicentre randomized controlled trial

    2014, The Lancet
    Citation Excerpt :

    The paucity of other economic studies in this specialty makes comparing of results difficult; we look forward to future studies that provide comparisons for these results. Six other randomised studies have been published to date comparing pelvic floor muscle training with a control intervention.12,30–34 Three of these trials are pilot trials, which makes the drawing of conclusions from their findings problematic on the basis of their developmental nature and small sample sizes.12,30,31

  • Comparative effect of 2 packages of pelvic floor muscle training on the clinical course of stage I-III pelvic organ prolapse

    2013, International Journal of Gynecology and Obstetrics
    Citation Excerpt :

    Women with mild POP symptoms can practice Kegel exercises to reduce the risk of progression [19]. Many RCTs have concluded that PFMT lacks adverse effects and can be used to treat women with POP [6–10]. A study by Culligan [20] found improvements in PFIQ scores of 44% among a group of women assigned to Pilates (P = 0.049) and 55% in a group practicing PFMT (P = 0.043).

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Université du Sud 3000 Sfax Tunisie 04/UR/08-07.

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